La sobriété interroge nos usages, notre peur de manquer et notre modèle économique linéaire. Pour définitivement l’adopter, nous avons encore besoin d’être accompagnés dans une consommation modérée avec des mesures fortes et décisives pour notre avenir. Ce changement de mode de vie nous incite à mesurer nos actes sur le long terme, à contourner et retarder l’obsolescence programmée. En cela, le rétrofit - remplacement du moteur thermique d’un véhicule par une batterie électrique - se range du côté de l’innovation frugale et de l’alternative à la nouveauté, au changement trop systématique de nos équipements. Face au durcissement des réglementations environnementales, nous ne pouvons qu’abandonner nos voitures thermiques responsables à elles seules de 92 millions de tonnes d’émissions de CO2, sur les 450 millions émises chaque année en France. Pour transformer les consciences : nous, entrepreneurs mais aussi investisseurs et politiques, devons provoquer ce choc de confiance auprès des consommateurs. Si la sobriété est une nécessité au regard de la planète, elle peut également être créatrice de valeur et se révéler comme une opportunité en termes de réemploi et d’économie locale. Bien que le chemin pour y arriver soit sinueux, voyons-la non plus comme une injonction subie mais comme un outil de poids pour poursuivre notre transformation.