Sobriété énergétique : ces marques qui aident leurs clients à passer l’hiver

1Dodo lance des couettes baptisées « Économie d’énergie »

Le nom de la nouvelle gamme de couettes du groupe français Dodo est sans ambiguïté : « Économie d’énergie ». Dotées d’un nouveau type de fibre permettant une très bonne isolation, elles doivent permettre de ne pas trop monter le thermostat cet hiver. « Nous avons conçu des couettes adaptées à des chambres peu chauffées, confirme dans Les Échos Jonathan Hannaux, Directeur général adjoint du groupe Dodo, leader hexagonal du secteur. C’est l’avantage d’avoir un outil industriel français. Il nous permet d’être agiles et d’aller vite. »

Fabriquées dans l’usine de Saint-Avold en Lorraine, ces nouvelles couettes répondent clairement à une attente des consommateurs. Les Français ont d’ailleurs déjà commencé à s’équiper pour faire face à un hiver avec moins de chauffage. Depuis septembre, la part des couettes chaudes et très chaudes a doublé dans les ventes de Dodo par rapport à l’année dernière, alors que les modèles thermorégulés avaient jusque-là le vent en poupe. « Les pyjamas connaissent aussi une hausse de leurs ventes », ajoute Jonathan Hannaux.

D’autres marques observent cette anticipation des Français à l’approche d’un hiver moins chauffé que d’ordinaire. « Nous connaissons depuis le début de la saison de fortes hausses des ventes sur les ponchos, sur tous les accessoires comme les plastrons ou les tours du cou et aussi, bien sûr, sur les pulls à col roulé », indique, toujours dans Les Échos, Barbara Werschine, Directrice générale du spécialiste du cachemire Éric Bompard. Les mitaines ont aussi la cote chez les télétravailleurs.

Damart profite naturellement de ce contexte. Ses ventes ont été multipliées par deux en septembre. Autre illustration avec le site Douce Bouillotte, qui propose ce produit sous toutes ses formes. Il enregistre depuis le début du mois de septembre trois fois plus de commandes que d’habitude. « Les gens anticipent beaucoup. Ils sont à la recherche de petites solutions au quotidien », constate Anne-Sophie Ly, sa fondatrice.

2La Poste aide les TPE/PME à « baisser les watts »

Apporter aux TPE/PME des réponses concrètes et adaptées aux spécificités de leur métier pour les aider à réduire rapidement leur consommation d’énergie. C’est l’enjeu du programme « Baisse les Watts » piloté par La Poste et ses partenaires Économie d’Energie, Energies Demain, CCI France et CMA France, lauréats d’un appel à projets lancé par le Ministère de la Transition Écologique et l’Ademe.

Ce dispositif gratuit démarre en ce mois de novembre 2022. Grâce à une approche digitale et à un accompagnement humain, il vise en priorité à développer les compétences énergétiques des professionnels et à les faire gagner en autonomie. Aujourd’hui, selon un sondage Ifop, 80 % des TPE/PME ne connaissent pas précisément leur contrat d’abonnement énergétique. 24 % déclarent même ne pas savoir comment faire des économies d’énergie.

Le programme se donne deux grands objectifs. D’une part, inciter 245 000 TPE/PME à ouvrir un « Carnet de Bord Énergie ». Cet outil digital permet de visualiser et de comprendre sa consommation d’énergie, de se situer par rapport aux moyennes des professions similaires, et de recevoir des premiers conseils pour piloter sa consommation. D’autre part, accompagner 61 000 TPE/PME dans un parcours de sensibilisation-formation conçu pour répondre aux spécificités de leur métier. « Baisse les Watts » promet aux entreprises, artisans et commerçants des économies d’énergie significatives dès les premières actions qu’ils lanceront.

3Barilla fait la promotion de la « cuisson passive », avec juste deux minutes d’eau bouillante pour les pâtes

Tous les gestes comptent pour réduire la consommation d’énergie. Barilla apporte sa pierre à l’ouvrage en mettant à l’honneur, dans une campagne digitale, une façon alternative de cuire les pâtes : la cuisson passive. Cette technique existe depuis le milieu du 19e siècle, explique la marque, et elle est très simple à mettre en œuvre. Il suffit de couper la cuisson des pâtes au bout de 2 minutes d’ébullition, de couvrir la casserole, et d’attendre la fin de la cuisson en laissant le couvercle. Cette méthode réduit les émissions de carbone jusqu’à 80 %. Et elle permet de diminuer fortement la consommation d’énergie pour la préparation des pâtes.

« Bien entendu, comme pour toutes les méthodes de cuisson, il est essentiel de respecter le bon temps de cuisson », ajoute Barilla qui propose sur son site un tableau précisant les temps à respecter par type de pâtes. Après 2 minutes de cuisson active, les spaghetti demandent 8 minutes de cuisson passive, les penne rigate 10 minutes, etc.

Pour accompagner les consommateurs, Barilla a même conçu un objet connecté qui se pose sur le couvercle de n’importe quelle casserole et permet d’être averti sur son mobile des différentes étapes à suivre. Cet objet est encore à l’état de prototype et la marque le propose en projet « open source ». Les fans de pâtes les plus férus de technologie peuvent l’imprimer en 3D et apporter leurs propres améliorations s’ils le souhaitent.

4Sainsbury’s encourage ses clients à surgeler les aliments bientôt périmés au lieu de les jeter

Il est possible de surgeler bien plus d’aliments qu’on ne l’imagine et éviter ainsi de les jeter. C’est le thème d’une campagne menée au Royaume-Uni par la chaîne de supermarchés Sainsbury’s. Elle s’est traduite par l’ouverture d’un magasin éphémère à Londres, le Sainsfreeze, apportant des conseils pratiques aux consommateurs et leur offrant des produits surgelés achetés habituellement frais, comme des fruits ou des yaourts.

« Lorsque les gens pensent au réchauffement climatique, le gaspillage alimentaire est souvent négligé, explique Ruth Cranston, Directrice de la responsabilité d’entreprise et du développement durable de Sainsbury’s. Environ un tiers des aliments produits pour la consommation humaine sont perdus ou gaspillés et contribuent chaque année à 8 à 10 % des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. »

L’initiative de Sainsbury’s est l’occasion de découvrir que l’on peut surgeler les œufs (en les sortant de leur coquille), la salade ou encore les viennoiseries. Elle intervient à un moment où l’enseigne voit augmenter, sous l’effet de la hausse des prix, ses ventes de produits en promotion car bientôt périmés. Pourtant, 60 % des consommateurs disent hésiter à acheter ces produits à date courte car ils pensent qu’ils doivent les consommer le jour même, alors qu’ils pourraient les surgeler et réaliser des économies.

5Au Royaume-Uni, Asda propose des repas à une livre sterling pour « réchauffer l’hiver » des plus de 60 ans

La chaîne de supermarchés britannique vient d’annoncer le lancement de l’opération « winter warmer » (réchauffeur d’hiver) pour aider les personnes en difficulté face à la hausse des prix. Pour une livre sterling (1,14 euro), les 205 restaurants dépendant de ses magasins vont ainsi proposer, en novembre et décembre aux plus de 60 ans, des repas comprenant une soupe, du pain ainsi que du thé ou du café à volonté.

« Nous savons que cet hiver s’annonce incroyablement difficile pour des milliers de retraités qui s’inquiètent de savoir comment réussir à se chauffer face à la hausse du coût de la vie alors que leur revenu reste fixe », indique Mohsin Issa, copropriétaire de l’enseigne. Asda a aussi reconduit jusqu’à la fin de l’année son opération « Kids Eat for £1 » (les enfants mangent pour une livre sterling).

6Orange préviendra ses clients par SMS des pics de consommation

L’opérateur a annoncé en octobre son plan de sobriété énergétique. Il prévoit, par exemple, de passer certaines installations sur batteries électriques pour aider à faire face aux pics de consommation. Orange pourra ainsi « effacer » du réseau jusqu’à 10 % de ses besoins électriques durant une heure. « Je tiens à rappeler que les réseaux sont essentiels pour le bon fonctionnement de la société. Nous devons nous mobiliser collectivement pour ne pas avoir à faire face à des opérations de délestage cet hiver », fait valoir Christel Heydemann, Directrice générale d’Orange.

Pour éviter les coupures subies, l’opérateur compte aussi sur ses clients et ses collaborateurs. « Lors des pics de consommation, des SMS seront envoyés aux salariés et clients d’Orange pour les sensibiliser aux écogestes, comme éteindre leur box lorsqu’ils n’en ont pas l’usage, passer en wifi lorsqu’ils sont à domicile ou encore activer le mode veille des Livebox et décodeurs TV », indique l’opérateur. Le mode veille prolongée sur la Livebox 6 permet, par exemple, de réduire sa consommation d’énergie de 95 %.

7EDF, TotalEnergies et Engie récompensent les clients qui réduisent leur consommation les jours sous tension

Payer l’électricité moins cher les jours où elle est disponible en quantité, et plus cher les jours de forte demande. C’est le principe de l’offre Tempo d’EDF. « Une offre restée jusqu’alors confidentielle », décrit le journal Les Échos, mais qui est aujourd’hui l’un des chevaux de bataille du groupe pour inciter financièrement les consommateurs à réguler leur consommation. « Nous avons adressé 5 millions de courriers à des prospects au sein de notre base de clientèle », indique Lionel Zécri, qui dirige le marché des particuliers chez EDF.

Avec Tempo, le client profite d’une électricité moins cher 343 jours par an, mais les 22 jours restants, le prix du kWh est multiplié par 3 de 6h à 22h. L’usager est prévenu la veille à 11h, par SMS ou mail, que le lendemain sera un « jour rouge ». En augmentant fortement le tarif lors des pics, EDF veut d’abord pousser les détenteurs de l’offre à réduire leur consommation. Et cela fonctionne. Les clients qui ont déjà adopté Tempo diminuent en moyenne de 23 % leur consommation électrique lors des jours rouges. Un des critères pour s’orienter vers cette offre est d’ailleurs de disposer d’un mode de chauffage alternatif, au bois par exemple, pour affronter des jours froids.

De son côté, TotalEnergies a annoncé une prime pour ses clients qui arriveront à réduire d’au moins 5 % leur consommation cet hiver. Le montant de ce « Bonus Conso » sera compris entre 30 et 120 euros, en fonction de l’importance des économies réalisées. « Pour toucher le montant le plus important, les clients devront réaliser au moins 20 % d’économies d’énergie entre novembre 2022 et mars 2023, par rapport à la période novembre 2021-mars 2022 », détaille Le Figaro. Engie va, lui, proposer des « défis journaliers » à ses clients, les invitant à réduire leur consommation d’électricité par rapport aux trois semaines précédentes. « À chaque défi réussi, le client se verra remettre un bonus en euros, explique Engie au site Actu.fr. Ces bonus s’accumuleront au fil des défis pour constituer une cagnotte versée au plus tard en fin d’hiver. » Une façon de « gamifier » les économies d’énergie et de faciliter l’adoption de comportements profitables à tous.